POLLUTION DES RIVIERES ET DE L’AIR A MANO MAPYA : LES ONGDH SALUENT L’OUVERTURE DES ENQUETES PAR LE PARQUET GENERAL PRES LA COUR D’APPEL DU LUALABA
Les organisations non gouvernementales des droits humains, membres du réseau de protection des défenseurs des droits humains, Groupe Ukingo wa watetezi, GRUWA en sigle, suivent avec attention soutenue l’affaire relative à la pollution des eaux et de l’air qui serait le fait des activités de l’entreprise minière dénommée Tenke Fungurume Mining (TFM) au Quartier Mano Mapya à Fungurume dans la Province du Lualaba.
Pour rappel depuis le mois de septembre 2023, les populations du quartier Mano Mapia de la cité de Fungurume avait lancé des cris de détresse sur la pollution des eaux et de l’air par l’entreprise TFM qui avait effectué une descente, en commission mixte, en vue d’identifier les maisons pouvant être concernées par cette situation et ce sur réquisition du Bourgmestre de la Commune de Fungurume. A l’issue de cette mission du 04 décembre 2023, 916 maisons avaient été identifiées comme étant celles pouvant être affectées par les activités de l’entreprise. Cependant le 04 janvier 2024, deux cas de décès d’enfant avaient été constatés et 8 autres enfants en soins intensifs, d’après deux organisations de la société civile de la Province du Lualaba, Action pour le Développent Intégral et Durable (ADID) et l’Initiative pour la Protection des Droits et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) qui à travers un communiqué de presse intitulé ‘’Qui viendra sauver la communauté du quartier Mano mapya (fungurume) exposée a des maladies graves causées par CMOC-TFM via son usine de 30k‘’, avaient alerté pour que des mesures soient prises par les autorités pour sauver les habitants de ce quartier.
Dans les mêmes circonstances de temps, les deux organisations s’étaient lancées dans une démarche de dénoncer l’augmentation des cas de viol sur la cité de Fungurume, ce qui a entrainé des menaces d’arrestation du Parquet secondaire près le Tribunal de Paix de Lubudi à l’encontre de Monsieur Martin MWAMB NAWEJ, Coordonnateur de ADID. D’où l’implication du réseau de protection GRUWA, à travers son communiqué de presse n°001/GRUWA/2024, pour plaider auprès du Procureur Général près la Cour d’Appel du Lualaba de faire cesser ces menaces en faveur du défenseur des droits de l’homme en danger.
Les ONGDH, s’estiment heureuses que finalement le Parquet Général près la Cour d’Appel du Lualaba ait pris l’initiative d’ouvrir depuis le 06 mars 2024 des enquêtes sur l’affaire Mano Mapia pour que toutes les parties au conflit puissent être départagées.
Cependant cette procédure judiciaire ne devrait pas être une occasion pour inquiéter d’une manière ou d’une autre toute personne ayant alerté l’opinion publique sur cette pollution qui serait préjudiciable à la santé des communautés locales autour de TFM pour autant que le droit à un environnement sain est constitutionnellement garanti en RDC[1], d’après Monsieur Bernard KAKULU, Coordonnateur national de l’Association pour les Droits de l’homme et les Droits humanitaires.
Face à tout ce qui précède, les ONGDH recommandent :
- A Son Excellence Madame le Gouverneur de la Province du Lualaba
- De veiller à la sécurité et la protection des activistes des droits de l’homme dans sa province conformément à la loi portant protection et responsabilité des défenseurs des droits de l’homme
- A Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel du Lualaba
- De conduire les enquêtes en toute indépendance et impartialité
- Aux Responsables de l’entreprise Tenke Fungurume Mining
- De militer pour un bon déroulement des enquêtes en facilitant l’accès aux endroits supposés être sources de la pollution
- Aux populations de Mano Mapya
- De collaborer avec la justice pour que leurs prétentions trouvent des solutions conséquentes.
Fait à Lubumbashi, le 12 Mars 2024
- Pour tout contact presse
- Maitre Jonas MULUMBA, +243971654932, groupeukingowawatetezi@gmail.com
- Mr. Jean Paul TSHISHIMBI, +243811753106, groupeukingowawatetezi@gmail.com
[1] Article 53 de la CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Modifiée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 qui dispose : Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement et à la santé des populations