GRUWA : Bulletin hebdomadaire de sécurité N°02/GRUWA/04/2018

Submitted by admin on Wed, 04/25/2018 - 14:58

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Sans être exhaustives, les informations fournies dans ce bulletin visent à alerter l’autorité compétente en vue des interventions ponctuelles dans les zones touchées, et prévenir les humanitaires quant au contexte sécuritaire dans leurs zones d’intervention. C’est le fruit d’un recoupement d’informations qui ne reflètent en rien le point de vue de GRUWA, sauf pour ce qui est des recommandations.

I. Sommaire

II. Situation sécuritaire

III. Recommendations

 

I. Sommaire

Province du Haut-Katanga : la situation géographique de la province se présente comme suite :
Superficie : 131.443 Km2

La Province du Haut-Katanga est limitée :
- Au Nord par l’Est de la Province du Haut-Lomami et le Sud de la Province de la Tanganyika
- A l’Est par la République de Zambie
- Au Sud par la République de Zambie où on retrouve la Rivière Luapula,
- A l’Ouest par la Province du Lualaba et la Province du Haut-Lomami
• Chef Lieu : Lubumbashi

La province du Haut-Katanga compte six (6) territoires qui sont :
Territoire de Pweto,
- superficie : 22673 Km2
- Secteur :Moero, Muenge, Pweto, Kiona-nzini
Territoire de Kipushi
- Superficie : 12.059 Km2
- Secteur : Bukanda, Kaponda, Kinyama, Musoshi
Territoire de Mitwaba
- Superficie : 25.676 Km2
- Secteur :Balomotwa, Ba Weshi, Kiona-ngoie
Territoire de Kasenga
- Superficie : 26.676 Km2
- Secteur : Kafira, Kisamamba, Bakunda, Luapula
Territoire de Sakania
- Superficie : 21675 Km2
- Secteur :Balala, Balamba, Baushi, Mokambo
Territoire de Kambove
- Superficie : 22466 Km2
- Secteur : Lufira, Basanga

II. Situation sécuritaire

La situation sécuritaire telle qu’elle se présente actuellement dans la province du Haut-Katanga semble préoccuper au plus haut point les responsables. Ceci pourrait expliquer les efforts déployés par les autorités civiles et militaires pour endiguer la criminalité dans la province.

Le lancement de l’opération « Kimia » le lundi 16 avril 2018 par la police nationale congolaise, et l’arrestation suivie de la présentation au grand public, respectivement de 7 puis 84 prétendus bandits à mains armées, s’inscrivent dans cette logique cependant, il serait prématuré pour l’instant, d’évoquer une accalmie car, des cas grave d’insécurité et de banditisme continuent à être rapportés sur terrain, comme nous le ferons voir ci-dessous :

 Les Zones  touchées

a. La ville de Lubumbashi :

Comme dit ci-haut, des cas d’insécurité continuent à être rapportés dans la province du Haut-Katanga, et la ville de Lubumbashi n’est pas épargnée. Voici les quelque cas qui y ont été enregistrés :

  • Le 16/04/2018, Sept bandits à main armée dont une femme ont été arrêtés par la police au quartier tshansasa, dans la commune annexe. Ces bandits qui ont été par la suite présentés au Gouverneur de province, sont aussi accusés d’avoir agressé un magistrat au quartier golf plateau il y a deux mois.
  • Le 18/04/2018, Un nouveau cambriolage nocturne a été enregistré sur l’avenue DIMAYI, au Quartier KAFUBU,  dans la Commune KAMPEMBA où les bandits ont forcé la porte d’une maison et ont réussi à empoter presque tous les biens des propriétaires, étudiantes de leur état.
  • La nuit du 21 au 22/04/2018, une fille de 19 ans et son bébé avaient été abattue par des hommes armés qui s’étaient introduits dans leur résidence familiale située au quartier Kisanga, dans la commune annexe. Ces bandits avaient également tiré sur le père de la jeune fille victime, qui heureusement avait réussi à esquiver la balle, et a ainsi échappé à la mort. Avant de s’en aller, ces malfrats avait tiré d’énormes coups de balles en l’air, et avaient ainsi semé la panique dans tout le quartier.
  • La nuit du 22 au 23/04/2018, un autre groupe des bandits à mains armées se seraient introduits dans une maison au quartier Mukuntu, après avoir constaté que les habitants de la maison n’avaient pas de l’argent à leur donner, les bandits auraient alors tiré et blessé trois personnes parmi les habitants de ladite maison. Quant à la quatrième personne qui était une fille de 12 ans, elle aurait été violée par ces malfrats, et se trouverait actuellement internée à l’hôpital du cinquantaine, ensemble avec les autres membres de la famille. Toutefois, deux bandits auraient été tués par les éléments de la police nationale venus en renfort
  • 24/04/2018, 84 personnes présumées bandits parmi lesquelles 44 seraient des bandits à mains armées, 4 évadés de la prison de lakasapa et 36 autres présumés complice de ces bandits ont été présenté au Gouverneur de la province du Haut-Katanga par la police nationale congolaise dans le cadre de l’opération Kimia lancée depuis le 16 avril 2018

 

b. Territoire de Kipushi

Des cris d’alarme sont lancés par les opérateurs économiques concernant la flambée des denrées alimentaires de première nécessité dans la cité minière de Kipushi. Cette cité minière qui a l’habitude de s’approvisionner à Solwezi en Zambie, est en train d’enregistrer une escalade de prix de  la farine et des différentes autres denrées alimentaires, suite à l’impraticabilité de la route qui mène vers Solwezi. La situation risque de devenir grave si rien n’est fait dans un temps record, étant donné que plusieurs plantations de maïs ont été ravagées par des chenilles au cours de cette année.

 

c. Territoire de Pweto

Après une accalmie récemment enregistrée et qui justifie notamment le retour de quelques populations qui s’étaient autrefois réfugiées en Zambie, l’insécurité est entrain se refaire surface dans le territoire de Pweto. Plusieurs cas de vol à mains armées ont été signalés à Pweto-centre ces dernières semaines, dont dix cas enregistrés dans le seul Bloc de NGULUBE de la manière que voici :

  • le 07/04/2018 à 23 heures à la boutique de TENDWA MANYONGA ;
  • le 10/04/2018 à 04 heures chez Elodie NDELE, à 23H30’ chez Véronique MWAMBA, à 23H45’ chez Giselle KAPYA ;
  • le 12/04/2018 chez KYUNGU MASENGO, la pharmacie de Jérémie MASUDI KASONGO
  • le 16/04/2018 à 02H26’ est pour la troisième fois dévalisée et à 05 heures c’est le tour de Jeanne KILUBA KYANSA ;
  • le 17/04/2018 à 04 heures c’est la résidence de Faustin ALIMASI et à 22H30’ la porte de la maison de MWAMBA KUNGUPESA est forcée et le domicile soumis ensuite au vol ;
  • le 18/04/2018 à 04 heures, c’était la résidence de la dame BUYAMBA KYELA, d’être visitée par des voleurs

 

  • Le 19/04/2018, La Commune rurale de PWETO a inventorié  cent soixante-deux (162) maisons qui se sont écroulées suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues depuis la nuit du 12/04/2018. Les victimes traversent des moments difficiles à la suite de cette situation, et nécessitent une assistance humanitaire d’urgence.
  • Le 20/04/2018, Cent dix-huit (118) personnes au total (des femmes et filles)  qui seraient victimes de viols de la part des miliciens opérant dans le territoire de Pweto et ses environs, ont saisi une personnalité de la société civile de Pweto, pour solliciter une prise en charge multisectorielle. Ces personnes sont des déplacées ayant fui les conflits armés dans différents coins du territoire de Pweto, et même dans la province du Tanganyika. Il se pose donc un défi énorme pour la prise en charge de ces victimes, au vu de l’absence des bailleurs des fonds pouvant faciliter cette prise en charge.

d. La cité de Mulungwishi

  • Environ soixante maisons ont été inondées et les bâtiments de deux écoles primaires se sont écroulés à la cité Mulungwishi (Haut-Katanga) après une pluie de trois jours. Plusieurs hectares des champs sont aussi dévastés par les eaux de cette pluie et les habitants n’ont pas accès à leurs champs. Selon la société civile locale, la rivière Mulungwishi sortie de son lit a causé ces dégâts.
  • Le 17/04/2018, une voiture 4x4 des forces armées de la RDC (FARDC), qui se rendait à Lubumbashi, et un minibus en provenance de Kolwezi, sont entrés en collision au sur la route Likasi-Kolwezi. Le bilan provisoire fait état de quatre morts, selon la Police de circulation routière (PCR), et d’une vingtaine de morts, selon la Croix rouge locale. Signalons que la police a affirmé qu’environ huit autres personnes auraient rendu l’âme à l’hôpital, au lendemain de cet accident.

e. La cité de Kashobwe

Plusieurs centaines des familles ont été victimes des pluies diluviennes qui se sont succédé au cours de cette semaine dans territoire de Kasenga. La cité de Kashobwe ainsi que d’autres contrées du territoire de Kasenga ont enregistré des dégâts importants.

Selon les informations recueillies auprès de quelques personnalités de la société civile locale, plusieurs maisons se sont écroulées à la suite de ces pluies torrentielles. On compte également une école sous l’eau, et devenue dès lors infréquentable pour les élèves. Des nombreux champs dévastés et n’offrant plus des garanties pour une bonne récolte. Une catastrophe humanitaire est donc à craindre dans les jours à venir dans cette partie de la province.

III. Recommendations

  1. Au Gouvernement provincial du Haut-Katanga :
  • De tirer les leçons de l’échec de l’opération KIBUNU, et faire en sorte que l’opération KIMIA, tout récemment lancée, aboutisse réellement à la sécurisation des personnes et de leurs biens sur l’ensemble la province du Haut-Katanga ;
  • De renforcer la coordination entre différents services étatiques impliqués dans les questions sécuritaires à travers la province, pour s’assurer du succès de toutes initiatives entreprises quant à ce ;
  • De bien gérer les personnelsmilitaires et policierspendantles opérations de maintien de l’ordre public et patrouilles ;
  • De mettre un numéro vert et gratuit à la disposition de la population;
  • De mettre un système de GPRS pour détecter la provenance des appels urgents ;
  • D’appuyer lacampagne de lutte contre la détention illégale ou illicite des armes légères et de petits calibres.

2. Aux autorités judiciaires

  • De contribuer à l’exercice du droit d’accès à la justice de sorte que les victimes fassent entendre leurs revendications et les voir celles-ci être prises en considération mais et qu’en même temps, les prétendus bandits bénéficient également des moyens de se défendre.

3. A la population et aux acteurs de la société civile

  • De rester vigilant et s’informer régulièrement sur le contexte sécuritaire, en prenant les mesures appropriées privilégiant la sécurité personnelle ;
  • De collaborer avec les services de sécurité et renseignements, en dénonçant tous les cas suspects.

 

Quelques Sources :

http://mediacongo.net/article-actualite-37511.html  

https://www.radiookapi.net/2018/04/18/actualite/societe/haut-katanga-au-moins-60-maisons-inondees